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Jeux paralympiques 2024 : Lucas Mazur prêt à en découdre pour conserver son titre en para badminton

Lucas Mazur en impose quand, regard noir, il s’avance au filet et vient défier ses adversaires. Il faut voir le badiste français, du haut de son mètre quatre-vingt-douze – un gabarit hors normes dans le paralympisme –, étendre ses bras et envoyer le volant avec rage ou toucher dans le camp de son adversaire. Chez ce gaucher de 26 ans, victime d’un AVC à l’âge de 3 ans, qui lui vaut une raideur de la cheville droite, la défaite est un mot interdit. Et le badminton, bien plus qu’un sport de raquette.
« Aujourd’hui, je n’ai qu’une hâte, c’est de rentrer dans l’arène et de combattre », s’impatientait-il, le 26 août, à quelques jours du début du tournoi paralympique. Ce vocabulaire, plus fréquent sur un ring de boxe que chez les rois du volant, illustre la détermination de celui qui avait décroché une médaille d’or à Tokyo, en 2021, en catégorie SL4 (handicap affectant un membre inférieur). Un titre accompagné, dans la même journée, d’une médaille d’argent en double mixte, avec Faustine Noël.
« Il a un mental d’acier, prêt à en découdre à chaque instant. Dans son regard, tu vois qu’il a envie de “tuer” son rival, ça met beaucoup de pression », vante son coéquipier de l’équipe de France, Charles Noakes, qui concourt à Paris en catégorie SH6 (joueurs de petite taille). « Il impressionne ses adversaires », confirme Elisa Chanteur, responsable du para badminton de haut niveau à la fédération. Elle ajoute que le jeune homme sait jouer aussi habilement de sa carrure imposante auprès des arbitres.
Dans l’Arena Porte de La Chapelle, Lucas Mazur sera de nouveau la meilleure chance de médaille d’or pour l’équipe de France de para badminton, forte de huit représentants (cinq hommes et trois femmes). Dimanche 1er septembre, il pourrait retrouver sur sa route l’Indien Suhas Lalinakere Yathiraj. Les deux hommes se connaissent bien, ils se partagent les titres depuis plusieurs années. Le Français l’avait battu en finale paralympique au Japon avant que l’Indien ne prenne sa revanche en finale des championnats du monde en Thaïlande en février cette année. « Un gros coup dur », synonyme de remise en question pour le natif de Saint-Jean-de-Braye (Loiret), finalement médaille de bronze à ces Mondiaux.
A seulement quelques mois des Jeux, Lucas Mazur avait alors décidé de changer de coach et de site d’entraînement. Le Loirétain a fait son retour à Salbris, dans le Loir-et-Cher. Et a « beaucoup travaillé avec [son] nouvel entraîneur, Maxime Michel [un ancien de l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance], sur la hauteur des lobs et la variation des attaques ». Les résultats n’ont pas tardé : il a remporté les deux derniers tournois qu’il a disputés, en Espagne et en Ecosse, avec une victoire sur son rival indien à la clé. De quoi faire le plein de confiance à quelques semaines des Jeux.
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